Les collaborations scientifiques mondiales, 1999-2008

    L'article est devenu le mode privilégié de diffusion de la science au niveau mondial. Il est le meilleur indicateur existant pour analyser (localiser et comptabiliser) les collaborations scientifiques. Si le niveau local reste l'aire privilégiée de collaboration du chercheur (environ les deux-tiers), une part non négligeable de ces collaborations est nationale, régionale ou internationale. L'exploitation des données de collaboration scientifique permet de dégager la structure spatiale de la communauté scientifique mondiale. C'est cette dimension supra-locale de l'activité scientifique que nous vous présentons.

  La répartition du total des publications selon ce critère des distances de collaboration est présentée dans les graphiques ci-dessous, pour deux périodes récentes.


  Les données proviennent de la base "Web of Science" éditée par la société Thomson-Reuters. On a géocodé les adresses des auteurs selon un processus semi-automatique, puis regroupé les localités résultantes en "villes", agglomérations urbaines permettant de réaliser des comparaisons internationales (cf. l'article D. Eckert, M. Baron, L. Jégou dans le numéro 110 de la revue M@ppemonde pour plus de précisions). Les collaborations exposées dans la présente application correspondent à une relation entre co-auteurs d'une même publication. Les valeurs sont exprimées sous la forme d'indicateurs dont l'unité est cohérente pour chaque famille de visualisation. Les villes sont naturellement affectées à des pays et ces derniers à des continents, ce qui permet de réaliser des emboîtements successifs utiles à l'analyse.

Deux périodes sont prises en compte, constituées chacune par une moyenne de trois années, autour de 2000 et 2007, pour lisser les éventuels épiphénomènes locaux au niveau des villes. Lors de l'évolution entre ces deux dates, le changement majeur est un accroissement des publications totales et du nombre de "lieux scientifiques" dans le monde. On remarque une augmentation du volume et une densification des collaborations scientifiques à tous les niveaux scalaires. Les lieux de production de la science évoluent aussi géographiquement, avec une forte progression de la Chine, du Brésil, de la Corée du Sud.